Approche diagnostique de l'automutilation en médecine légale ? Une étude de 100 cas
DOI:
https://doi.org/10.46981/sfjhv4n1-003Keywords:
blessures auto-infligees, diagnostic, agression, simulation, incapacite totale de travailAbstract
L’automutilation demeure mal comprise malgré son intérêt médico-judiciaire et social. Même si ce phénomène chez les malades mentaux est reconnu depuis plusieurs années, la documentation sur cette question est loin d’être suffisante. Au niveau des consultations médico-judiciaires (CMJ), les personnes présentant des blessures ayant des caractéristiques auto-infligées affirment avoir été conséquences d’agressions. Ces blessures sont utilisées comme preuve matérielle afin d’engager des poursuites judiciaires au tribunal pénal ou constituent une menace contre une personne innocente. Les blessures auto-infligées (BAI) sont évocatrices par leurs caractères. Cependant, aux allégations on note souvent une discordance lors de la reconstitution des faits. A l’examen clinique, ces blessures sont superficielles avec une profondeur égale aux extrémités. Souvent, uniformes (linéaires ou légèrement curvilignes), groupées, parallèles et se croisent entre elles, orientées dans la même direction, symétriques au niveau des zones accessibles par la personne (évitant les zones mortelles ou sensibles à la douleur et le côté dominant). La présence de blessures d’hésitation et l’existence d’ancienne cicatrice d’automutilation sont un signe évocateur. Elles peuvent être surajoutées à des blessures légères causées par un agresseur, dont le but est de majorer une incapacité totale de travail (ITT). Parfois, ces blessures se trouvent en postérieur du corps sur une zone accessible par la personne ou causées à l’aide d’une tierce personne (complice). L’examen des vêtements a une grande importance dans le diagnostic médico-légal des BAI (absence d’entaille vestimentaire en regard de la blessure ou l’entaille ne correspond pas). En médecine légale, la problématique majeure de ces BAI demeure essentiellement sur le diagnostic médico-légal pour les cas particuliers et la rédaction d’un certificat médical initial de constatation de blessures, notamment en matière de fixation d’ITT. Le diagnostic médico-légal de BAI a une importance judiciaire notamment en matière de différenciation entre une agression, une simulation et autres types de comportement autodestructeur. Il permet aussi une rédaction d’un certificat médical adapté évitant une enquête inutile par le service de police ou de gendarmerie, d’innocenter un présumé agresseur et de soulager son inquiétude ou son anxiété injustifiée. C’est une étude incluant des personnes portant des BAI récentes pour avantage judiciaire. En fonctions des données situationnelles de cette étude, nous allons tenter de cerner le caractère médico-légal de ces blessures notamment leurs formes.
References
Steffen Heide and Manfred Kleiber, Self-inflicted injuries-a forensic medical perspective. DEUTSCHES ARZTEBLATT-KOLN-, 2006. 103(40): p. 2194.
Baltazar Maria da Anunciação Loes, Contributo para a caracterização das lesões auto-infligidas nas perícias médico-legais: correlação com os antecedentes da vítima. in Contributo para a caracterização das lesões auto-infligidas nas perícias médico-legais: correlação com os antecedentes da vítima. 2009.
Saukko Paula. and Bernard. Knight, Self-inflicted injury. Forensic Pathology, 2013: p. 235-244.
Thierauf Annette, Stefan Pollak, and Matthias Grosse Perdekamp, Simulation of hit-and-run road accidents. Forensic Science International Supplement Series, 2009. 1(1): p. 3-6.
Maria do Rosário Ribeiro, Caracterização das lesões auto-infligidas não letais no âmbito das perícias médico-legais. 2014, UNIVERSIDADE DA BEIRA INTERIOR.
Gerhard Kernbach-Wighton, Selbst zugefügte Verletzungen. Rechtsmedizin, 2004. 14(4): p. 277-296.
Les automutilations au service de médecine légale du CHU de Constantine, une étude de 43 cas (du 01/01/2017 au 30/06/2018).
Fakhreddin Taghaddosinejad et al., A survey of self-mutilation from forensic medicine viewpoint. The American journal of forensic medicine and pathology, 2009. 30(4): p. 313-317.
Faller-Marquardt, Stefan Pollak, Homicide with a screwdriver and simulation of a similar offence by self-infliction of injuries. Journal of clinical forensic medicine, 1996. 3(3): p. 141-147.
Faller-Marquardt, Stefan Pollak, Self-inflicted injuries with negative political overtones. Forensic science international, 2006. 159(2-3): p. 226-229.
MayaFurman-Reznic, ChenKugel, Delayed diagnosis of self-inflicted cuts–A case report. Journal of forensic and legal medicine, 2013. 20(7): p. 806-808.
Kernbach-Wighton, Randall S. Thomas, and Klaus-Steffen Saternus, The discrimination between overt and non-overt self-inflicted lesions. Forensic science international, 1997. 89(3): p. 203-209.
Une étude réalisée aux différents services de médecine légale au Portugal incluant 10 cas (2002 au 2008).
Pollak Stefan, Clinical forensic medicine and its main fields of activity from the foundation of the German Society of Legal Medicine until today. Forensic science international, 2004. 144(2-3): p. 269-283.
Nadjem Hadi and Stefan Pollak, Simulation of an assault with self-tying and vaginal insertion of metal objects. Forensic science international, 2008. 177(2-3): p. e29-e33.
Saukko Pekka and Bernard Knight, Knight's Forensic Pathology. 2004: CRC Press.
Une étude réalisée à Ghouchan (Iran) du janvier 2003 au janvier 2006 incluant 1248 cas avaient engagé dans le comportement automutilatoire à un moment donnée de leur vie.
Belhadj Lahcène, LES BLESSURES PAR ARMES BLANCHES ASPECTS MEDICO-LEGAUX, in Université Djillali Liabes de Sidi Bel Abbes Faculté de Médecine. 2007.
Code Pénal Algérien.
Loi n° 18-11 du 18 Chaoual 1439 correspondant au 2 juillet 2018 relative à la santé.